10 ans. Cela fait 10 ans que nous avons obtenu notre 1ère labellisation B Corp. 10 ans que B Corp est installé en France. Le temps d’appuyer sur le bouton pause, de regarder dans un miroir et de réfléchir un peu au chemin.
Un chemin rigoureux. Un chemin enthousiasmant. Un chemin B Corp. Un chemin que nous n’avons pas faut seul. Un chemin que toutes les organisations pourraient amorcer bien plus vite. Pas forcément celui de la labellisation évidemment ; il y a tant de façons d’avancer !
Nous avons triché. Pardon. Mais jamais avec B Corp. Mais un peu dans cet article, on vous explique :
👉 Nous nous sommes servis d’une intervention durant le mois célébrant B Corp en France. Une intervention d’Alain Gross et de Maud Mercury devant plus de 120 étudiant(e)s de l’EFAP. Nous avons enregistré puis transformé cette intervention en interview… Nous vous devions cette transparence !
Tout a commencé en 2003, même si, en réalité, on avait déjà adopté certaines pratiques sans vraiment les formaliser. L’élément déclencheur ? Une remarque qui m’a marqué. J’étais en voiture avec un client, et il me regarde en me disant :
👉 « Toi, t’es vraiment bien con, hein ? »
J’ai cru à une blague, mais il a insisté plusieurs fois. Finalement, je lui demande ce qu’il veut dire, et il me répond :
👉 « Depuis que je viens dans ton agence, je vois que vous faites plein de choses bien, mais vous ne le dites pas. Vous ne le valorisez pas. »
Je lui demande « Mais quoi exactement ? », et là, il énumère :
✅ Vous êtes cinq et vous venez tous à vélo travailler.
✅ Vous servez du café bio.
✅ Vous imprimez sur du papier recyclé.
Et il avait raison : on ne s’en rendait même pas compte, ça nous semblait juste normal.
C’était donc un engagement instinctif au départ ?
Exactement ! Puis, quelques semaines après, l’APACOM organisait une journée sur la communication responsable. On a découvert la charte « Com’Avenir » et on l’a signée. Ce fut notre premier pas conscient dans une démarche RSE structurée.
À partir de là, tout s’est enchaîné :
📌 2008 : Premier bilan carbone de l’agence.
📌 2011 : Première certification AFAC 26000.
📌 2015 : Certification B Corp (on était la troisième entreprise en France à l’obtenir).
📌 2023 : Passage en société à mission.
- Pour aller plus loin c’est ici : https://aggelos.fr/notre-offre-hi-2030-horizon-impact/
Quels ont été les premiers défis dans cette démarche ?
Le premier, c’est que ces sujets n’étaient pas encore sur le radar de la plupart des entreprises.
En 2008, on a développé un outil d’analyse du cycle de vie des supports print pour aider les communicants à mesurer leur impact. Mais ça n’intéressait presque personne à l’époque ! Trop en avance, sans doute…
Un autre défi, c’était la légitimité. Avant d’avoir une certification, quand on parlait d’engagement RSE, on nous écoutait poliment… mais ça n’avait pas vraiment de poids.
Avec un label comme B Corp, les choses ont changé. Un organisme tiers atteste que nos actions sont réelles, mesurées, et évolutives. C’est un gage de crédibilité.
Aujourd’hui, vous êtes une société à mission. Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
Ça signifie que notre engagement est inscrit dans nos statuts et que nous sommes audités sur notre impact global.
Nous avons défini quatre engagements concrets :
1️⃣ Réduire notre empreinte carbone à 1 tonne de CO₂ par ETP d’ici 2030.
2️⃣ Prendre soin de notre communauté de travail.
3️⃣ Soutenir des initiatives locales à impact.
4️⃣ Continuer à structurer et légitimer notre engagement à travers des certifications exigeantes.
Ça nous oblige à rendre des comptes, pas juste sur nos finances, mais sur notre empreinte environnementale et sociale.
Est-ce que cela impacte aussi vos choix de clients ?
Absolument. On refuse de plus en plus de missions quand l’impact environnemental est trop négatif.
Il nous arrive de dire à des entreprises :
👉 « Si votre trajectoire devient plus vertueuse, on peut vous accompagner. Mais en l’état, c’est non. »
Notre rôle, ce n’est pas d’aider au greenwashing, mais d’accompagner les transitions sincères.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises qui veulent structurer leur engagement ?
1️⃣ Ne pas attendre que ce soit obligatoire pour s’y mettre. On a vu trop d’entreprises paniquer devant les nouvelles normes environnementales parce qu’elles n’avaient rien anticipé.
2️⃣ Mesurer son impact. Sans données, impossible d’avancer.
3️⃣ Être cohérent. Une entreprise qui veut communiquer sur son engagement doit d’abord s’assurer que ses actions sont alignées avec son discours.
4️⃣ Ne pas chercher la perfection immédiatement. L’important, c’est la progression.
Et dans 10 ans, où voyez-vous votre entreprise ?
J’espère que dans 10 ans, nous serons encore plus exigeants avec nous-mêmes.
Que nous aurons réduit significativement notre empreinte carbone, que nous serons encore plus engagés localement, et que nous continuerons à challenger nos clients et nos partenaires pour avancer ensemble vers un modèle économique plus soutenable.
Et surtout, que la communication responsable ne sera plus un sujet marginal, mais une norme évidente.
Un dernier mot pour conclure ?
Oui : les entreprises engagées sont celles qui dureront.
Aujourd’hui, celles qui ignorent la transition en paieront le prix fort. Celles qui veulent juste donner une image « verte » sans rien changer seront vite démasquées.
En revanche, celles qui s’engagent sincèrement seront les moteurs du changement.
Alors autant être du bon côté de l’histoire 😊