Les 30 ans de l’IPSL en décembre 2025

Décembre 2025

Trente ans de recherche sur le climat. Une journée pour faire le point, mais surtout pour faire lien. Le 12 décembre, au Collège de France, l’IPSL a organisé un grand temps de mise en partage. Avec son lot de questionnements qui ont rythmé l’ensemble de la journée. Nous y étions. Sur scène. Pour animer et donner la dynamique de cet anniversaire un peu spécial.

Le rôle d’Aggelos aux côtés de l’IPSL

Avant de parler de science, il faut parler de conditions.
Conditions d’écoute. Conditions de compréhension. Conditions de débat.

Nous sommes intervenus aux côtés de l’équipe de l’IPSL pour préparer et tenir ce cadre. Fermement. Parce qu’un sujet systémique ne supporte ni l’improvisation, ni la confusion, ni le spectaculaire.

Nous n’étions pas là juste pour “animer”. Non, nous étions là pour garantir la qualité du débat mais aussi pour éviter les raccourcis et pour empêcher que la complexité soit diluée dans des formats trop faibles.

Métiers déployés par Aggelos

  • Ingénierie éditoriale globale de la journée
  • Construction des fils conducteurs et des lignes de tension
  • Conception de formats de conversation adaptés aux enjeux scientifiques
  • Préparation des intervenant·es
  • Animation et modération des tables rondes avec Eloi Choplin
  • Gestion du rythme, des temps morts, des déséquilibres de parole
  • Organisation de la parole du public et de l’interactivité

Ce que sont réellement les sciences du climat

Les sciences du climat produisent des connaissances robustes, construites dans le temps long. Elles étudient un système global : atmosphère, océans, glaces, continents, biosphère. Mais aussi les sociétés humaines, leurs usages, leurs vulnérabilités, leurs choix. Elles croisent sciences physiques, modélisation numérique et sciences humaines.

Elles mobilisent des disciplines multiples, de la physique à la chimie, de la biologie à la modélisation numérique, en dialogue constant avec les sciences humaines, afin de comprendre non seulement les mécanismes climatiques, mais aussi leurs impacts sociaux, économiques et territoriaux. Elles fournissent des scénarios, des marges d’incertitude, des alertes précises. Elles disent ce qui est probable. Et ce qui devient dangereux.

Et finalement le problème, car il y en a un. Ce n’est pas leur complexité mais notre difficulté collective à l’assumer.

L’IPSL, une recherche qui assume le réel

L’Institut Pierre-Simon Laplace travaille sur le climat comme un système vivant et contraignant. Depuis trente ans, ses travaux irriguent la recherche internationale et les rapports du GIEC.

L’IPSL documente les liens entre climat, santé, eau, agriculture, villes, inégalités et montre que le climat est une infrastructure qui fait système.

C’est cette approche qui a structuré toute la journée anniversaire. Elle oblige à penser ensemble ce que l’on préfère souvent découper en silos bien commodes.

La science est là. Le blocage est ailleurs.

Les connaissances climatiques sont aujourd’hui largement établies, les ordres de grandeur connus, les trajectoires documentées, et les marges d’incertitude clairement explicitées.

Le blocage ne se situe donc plus du côté de la production scientifique, mais du côté de la décision, de sa temporalité, de ses arbitrages, et parfois de sa volonté réelle de s’exposer aux conséquences des choix à opérer.

Dans ce contexte, la médiation scientifique joue un rôle décisif : elle ne vise pas à convaincre, mais à rendre les connaissances praticables, c’est-à-dire suffisamment claires, contextualisées et discutables pour qu’elles puissent réellement entrer dans l’espace public et politique.

Climat : arrêter de penser par morceaux

Les événements extrêmes ne sont pas des anomalies isolées. Ils révèlent des structures fragiles. Ils frappent différemment selon les territoires et les populations.

La ville concentre ces tensions de manière aiguë, en cumulant chaleur, pollution, stress hydrique, densité sociale et inégalités d’exposition, rendant visible le fait qu’un même phénomène climatique n’a jamais les mêmes effets selon les territoires et les populations.

Agriculture, santé, ressources en eau, permafrost, océans. Tout est lié.
Décider sur un point, c’est presque toujours déplacer la contrainte ailleurs.

La médiation scientifique sert à rendre ces chaînes visibles et à raconter ces signaux, les travaux des scientifiques et à en faire percevoir les enjeux.

« Notre responsabilité d’agence de communication avec Aggelos aux côtés de l’IPSL, est de créer des cadres où la parole scientifique peut être entendue sans être simplifiée, et discutée sans être déformée. » – Eloi Choplin

Choisir, c’est renoncer. Et l’assumer.

Les débats sur la sobriété, l’énergie, les solutions technologiques ou la géo-ingénierie rappellent une réalité souvent évitée : aucune option n’est neutre, et chaque choix comporte des bénéfices, des risques et des renoncements.

La science permet de comparer les options selon des critères précis : efficacité réelle, risques associés, réversibilité, co-bénéfices ou effets de verrouillage à long terme.

La médiation scientifique rend ces arbitrages visibles et discutables, sans promettre de solutions miracles ni repousser indéfiniment les décisions sous prétexte de complexité.

La recherche face à ses propres contradictions

Un signal fort de cette journée : la recherche interroge ses propres pratiques.

Empreinte carbone des laboratoires.
Déplacements. Organisation. Modes de travail.
La transition sort du champs strict de l’étude. Elle devient un terrain d’expérimentation.

C’est une condition de crédibilité.
On ne peut pas exiger des transformations profondes sans accepter de s’y confronter soi-même.

Désinformation : un rapport de force, pas un malentendu

Autre moment attendu, cette conversation autour de la désinformation. Le climat est devenu en quelques années un espace de confrontation informationnelle dans lequel la désinformation cherche moins à convaincre qu’à ralentir, fatiguer et brouiller les repères. Elle s’attaque aux personnes autant qu’aux faits, et contribue à dégrader durablement les conditions du débat public.

Dans ce contexte, organiser une discussion scientifique est un acte politique au sens noble.
Cela suppose des cadres solides. Des règles claires. Une vigilance permanente.

La science n’est pas neutre. Le scientifique non plus.

Tenir le cadre quand tout pousse à le lâcher

En tant qu’agence de communication et de médiation, certifiée B Corp et société à mission, nous travaillons là où les mots engagent des choix réels. Là où la parole n’est pas décorative.

Pour nous, ces sujets nécessitent une véritable prise de conscience collective. Dans ces années post-Covid, il est crucial de protéger la parole scientifique sans pour autant la sanctuariser, et de permettre des échanges exigeants sans les transformer en démonstration spectaculaire ou en exercice de communication creux.

Cette journée d’anniversaire de l’IPSL le rappelle avec force : la science du climat est prête, disponible et structurée. La question qui reste ouverte est désormais collective.

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