Avec Fibois NA : la mise en oeuvre d’un espace de dialogue important

Octobre 2024

Le 25 octobre dernier, nous étions aux côtés de Fibois. A l’occasion des Assises de la filière forêt-bois en Nouvelle-Aquitaine, acteurs publics, forestiers, scieurs et représentants des institutions se sont retrouvés pour une journée d’échanges riches et dynamiques. Organisée par Fibois Nouvelle-Aquitaine, cette journée s’est articulée autour de trois grandes thématiques : l’état des lieux de la filière, les attentes sociétales vis-à-vis de la forêt et les perspectives d’avenir face aux changements globaux. Chaque session élaborée avec l’équipe Fibois NA a permis d’aborder des enjeux cruciaux pour la forêt limousine et la filière bois, dans un cadre interactif favorisant les débats et les dialogues.

Qu’a déployé l’Ecosphère Aggelos aux côtés de Fibois NA ?

  • Coordination éditoriale, préparation des échanges, animation de la journée
  • Réalisation des habillages sonores et vidéo
  • Construction d’une tonalité qui soit dynamique, aérée et impactante

Un espace de dialogue pour Fibois NA, propice aux échanges

Dans un contexte très particulier pour cette filière Forêt, bois, papier, cette journée était conçue comme un espace de dialogue. Nécessaire pour pouvoir y exprimer des accords, des désaccords et des points sur lesquels peuvent s’engager des discussions si ce n’est des consensus. Dès l’ouverture, l’importance de l’interaction entre les participants a été soulignée. Les échanges se sont structurés autour de questions posées à main levée et via des SMS, ce qui a permis l’intervention du public et d’enrichir les discussions avec les réflexions de chacun. Ce format volontairement très dynamique et interactif a permis d’instaurer une atmosphère participative, où accords et désaccords ont pu s’exprimer, témoignant de la complexité des sujets abordés. Comme l’a rappelé l’animateur, Eloi Choplin en introduction, ces Assises n’étaient pas seulement un lieu de colloque mais un espace de travail collectif, où chaque intervention allait nourrir les actions futures.

Un état des lieux pour Fibois NA, de la filière en Limousin

La première session de la matinée, consacrée à un état des lieux de la filière forêt-bois en Limousin, a donné un aperçu détaillé de la situation actuelle. Les intervenants ont abordé les grandes problématiques économiques et territoriales qui façonnent la gestion des forêts dans cette région riche en ressources naturelles. Christophe Prince, responsable de l’observatoire de la filière, et Stéphane Latour, directeur du Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) Nouvelle-Aquitaine, ont notamment respectivement exposé les impacts économiques et les défis écologiques auxquels la forêt limousine doit faire face.

L’accent a été mis sur la nécessité d’adapter la gestion forestière aux dérèglements climatiques, un sujet central dans l’ensemble des discussions de la journée. La sylviculture, les métiers forestiers et les régulations législatives ont été passés en revue, avec des exemples concrets tirés du terrain. Stéphane Latour a notamment rappelé l’importance d’une gestion durable et résiliente pour préserver les forêts limousines, soulignant la diversité des propriétaires forestiers en Nouvelle-Aquitaine, et l’enjeu d’une concertation étroite avec eux. En Limousin, les forêts appartiennent à des propriétaires à 95% de la surface, là où c’est à 75% en moyenne pour le reste de la France.

FIBOIS NA : des attentes sociétales croissantes

La deuxième partie de la matinée a fait émerger un autre aspect majeur : les attentes de la société vis-à-vis de la forêt. Cette session, introduite par Jean-Marc Meyer, président de FIBOIS NA, a mis en lumière les multiples rôles que la forêt est appelée à jouer dans les années à venir. « Notre filière est utile par essence pour la société », a affirmé Jean-Marc Meyer, rappelant que la forêt répond à des besoins multiples : captation du carbone, fourniture de matériaux biosourcés, protection de la biodiversité, sans oublier son rôle culturel et récréatif pour les citoyens.

Ces échanges ont montré qu’au-delà des bénéfices économiques, la société attend de la forêt qu’elle réponde à des enjeux environnementaux de plus en plus pressants. Christine de Neuville, présidente de l’association PEFC France, a exposé les défis posés par l’équilibre entre production de bois et protection des forêts. L’exemple du Limousin, avec son patrimoine forestier riche et diversifié, a été largement cité comme un laboratoire où la gestion durable et multifonctionnelle des forêts peut être mise en pratique.

Les participants, parmi lesquels se trouvaient des forestiers, des élus locaux comme Philippe Brugère, maire de Meymac et président du Parc Naturel Régional de Millevaches, ont également discuté des enjeux de gouvernance forestière et des responsabilités territoriales. Des initiatives locales ont été mises en avant, notamment en matière de sensibilisation et de gestion durable à l’échelle communale.

Des perspectives pour la filière face aux changements globaux

La dernière session de la journée s’est penchée sur les perspectives d’avenir pour la filière forêt-bois face aux changements globaux. Ce moment clé a rassemblé des experts comme Maxime Chaumet, directeur général de France Bois Forêt, et Vincent Cailliez, climatologue travaillant notamment avec des chambres d’agriculture, qui ont partagé leurs projections sur l’évolution des forêts à l’horizon 2050. Le changement climatique, véritable fil conducteur des débats, a été analysé sous l’angle des impacts sur la résilience des forêts et la gestion des ressources.

Stéphane Viéban, directeur de la coopérative Alliance Forêts Bois, a souligné l’importance de concilier la production de bois avec la protection de la biodiversité, en adoptant des pratiques de gestion multifonctionnelle. La question de la mécanisation a également été abordée : si elle représente une opportunité pour améliorer la productivité et réduire les coûts, elle suscite aussi des inquiétudes quant à ses impacts sur l’environnement et la perception publique.

Autre moment fort de cette session avec l’intervention d’Étienne Roger, expert forestier membre de ProSilva, qui a mis en avant l’adaptation au changement climatique qui passe par une prise de conscience accrue de la résilience naturelle des forêts et par une gestion à long terme, en opposition aux approches trop court-termistes selon lui.

Vers une gestion durable et attractive des forêts

L’une des conclusions importantes de ces Assises de la filière forêt-bois est l’importance de rendre le secteur plus attractif, notamment pour les jeunes générations. La filière a besoin de renouveler ses effectifs, et ce dès le niveau de la formation. Pascal Guenet, directeur du Lycée Forestier de Meymac, a présenté les efforts entrepris pour moderniser les formations en sylviculture, avec un accent particulier sur la préparation des jeunes aux défis écologiques et technologiques du futur.

Ces Assises de FIBOIS NA ont permis de poser les bases d’une réflexion commune sur l’avenir de la filière forêt-bois en Nouvelle-Aquitaine. Si les défis sont nombreux, les solutions envisagées, qu’il s’agisse de l’adaptation au changement climatique, de l’évolution des pratiques sylvicoles ou du renforcement de l’attractivité des métiers, ont montré que la filière peut s’adapter et se transformer pour répondre aux attentes croissantes de la société.

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