Éthique et data : pourquoi la communication ne peut plus faire l’impasse
Mai 2025
Dans un monde saturé de données, de notifications et de contenus générés par l’IA, peut-on encore penser librement ? Lors de notre intervention à l’EFAP Bordeaux sur un sujet clé « éthique et data », le 30 avril dernier, nous avons invité les étudiants et les étudiantes à questionner les usages numériques, à interroger leurs responsabilités et à réhabiliter la nuance. Car oui, l’éthique est désormais une compétence clé pour tout futur communicant.
Intervention à l’EFAP : transmettre, éveiller, bousculer
Le 30 avril 2025, l’Écosphère Aggelos est intervenue pour la troisième année consécutive auprès des étudiants de l’EFAP Bordeaux sur un thème devenu essentiel : éthique et data.
🔹 Intervention d’Éloi Choplin, directeur associé d’Aggelos 🔹 Sujet : comprendre les liens entre data, IA, responsabilité et société de l’instant 🔹 Contexte : 3e édition de cette masterclass interactive auprès des étudiants de 4e année 🔹 Parrainage : Éloi Choplin est parrain officiel de la promotion 2024 de l’EFAP, et à travers lui c’est tout l’Écosphère Aggelos
Dans un univers où la technologie façonne nos comportements et nos opinions, il est vital de réaffirmer la place de l’éthique dans les métiers de la communication.
Un monde de plus en plus complexe… et de moins en moins lisible
Crise environnementale, inflation, guerres, infobésité numérique, fatigue mentale… Chaque étudiant présent l’a ressenti : nous évoluons dans un monde interconnecté, accéléré, polarisé.
« Nous vivons des défis sans précédent, avec beaucoup moins de temps de cerveau disponible que jamais. Forcément, on déraille. »
Chaque geste, chaque clic, chaque décision a désormais un poids. Et cette charge mentale permanente appelle une réponse forte : l’éthique.
L’éthique, une boussole indispensable
Contrairement à la loi (ce qui est permis), ou à la morale (ce que la société juge bien ou mal), l’éthique est un engagement personnel, un jugement ici et maintenant sur ce qui est juste.
➡️ Pour Aristote, c’est une vertu à cultiver. ➡️ Pour Kant, un devoir intérieur. ➡️ Pour les communicants, c’est une posture à adopter face au brouhaha du monde.
Dans un univers où les likes dictent la visibilité, où les algorithmes façonnent nos opinions, l’éthique devient un rempart contre la paresse intellectuelle, la simplification outrancière et la manipulation.
Société de l’immédiat : dopamine et désorientation
Aujourd’hui, notre rapport au monde est dicté par des mécaniques de récompense instantanée.
📱 30 % des internautes quittent une vidéo après 4 secondes. 📱 Chaque scroll libère de la dopamine. 📱 Notre smartphone devient notre miroir social.
Les réseaux nous conditionnent à penser vite, réagir vite, juger vite. Or, l’éthique demande du temps long, de la réflexion, de l’intention. Elle est l’anti-réflexe.
« On ne supporte plus l’ennui, mais on ne supporte plus non plus la saturation. »
Le numérique pollue… aussi nos esprits
➡️ Un email avec pièce jointe = autant de CO2 qu’un sac plastique. ➡️ Un smartphone contient plus de 70 matériaux, dont une quinzaine de métaux rares. ➡️ En 2019, Bitcoin consommait autant d’électricité que l’Irlande.
Notre modèle numérique a un coût environnemental et social colossal, souvent invisible :
extraction minière dans des conditions inhumaines,
dépendance géopolitique à la Chine,
obsolescence programmée des appareils,
40 % des activités internet sont générées par des robots ou des fermes à clics.
Et pourtant, on continue à consommer, produire, archiver, publier, liker.
Une communication piégée par les biais
Les algorithmes ne sont pas neutres. Ils renforcent nos croyances, nos émotions, nos colères. Ils nous enferment dans des bulles de filtres où nous ne lisons plus que ce qui nous conforte.
🧠 Biais de confirmation 🧠 Biais d’interprétation négative 🧠 Biais d’exposition sélective
Ces phénomènes, que tout étudiant en communication doit connaître, fragilisent le débat public et renforcent la défiance envers les institutions. Il est plus que temps d’enseigner la complexité, la nuance, et le doute méthodique.
Le communicant face à ses responsabilités
Fake news, IA générative, fatigue informationnelle… Le métier de communicant change profondément. Il ne s’agit plus seulement de raconter, mais de filtrer, d’expliquer, d’éclairer.
Un constat partagé avec les étudiants de l’EFAP :
Vérifier les sources
Comprendre les biais
Résister à l’instantané
Réhabiliter la nuance
Cultiver l’esprit critique
Étudiants en communication : les futurs garants d’une communication responsable
Transmettre l’éthique aux communicants de demain, c’est leur rappeler :
Que tout contenu a une portée.
Qu’une image créée par IA n’est jamais neutre.
Que vérifier une info est une forme d’engagement.
Que ralentir est parfois plus stratégique que d’accélérer.
Que l’esprit critique est un savoir-faire aussi important que le storytelling.
L’éthique, c’est savoir dire non à certaines tendances, savoir assumer ses silences, savoir construire des récits qui ne nourrissent pas uniquement l’instant.
Un engagement durable de l’Écosphère Aggelos
En intervenant chaque année à l’EFAP, l’Écosphère Aggelos ne transmet pas seulement un savoir. Elle incarne une vision :
Une agence engagée pour une communication responsable
Une expertise en stratégie de contenus et RSE
Un accompagnement fondé sur l’éveil critique et l’écoconception
Une envie de rayonner et de préparer les communicants aux défis éthiques de leur siècle
« Ce n’est pas le smartphone le problème. C’est ce qu’on cherche à fuir avec. »