Le 16 septembre, la Nouvelle-Aquitaine a accueilli une journée entièrement dédiée à la filière batteries, un sujet stratégique pour la souveraineté européenne et la transition énergétique.
Cette journée, rassemblant chercheurs, startups, industriels et élus, a été animée par Éloi Choplin, qui a également accompagné la préparation éditoriale de l’événement : construction de la trame, articulation des séquences, coordination avec les organisateurs, les partenaires et les intervenants.
Notre rôle a été de mettre en récit une matière dense et complexe, de préparer les messages-clés avec chacun, et d’assurer le jour J une animation fluide et dynamique qui donne cohérence à l’ensemble.
Une filière batteries au cœur des transitions
La montée en puissance de la mobilité électrique, les besoins croissants en stockage stationnaire pour intégrer les énergies renouvelables, les impératifs de réduction des émissions de CO₂ : la filière batteries est partout.
Mais derrière chaque batterie, il y a des enjeux multiples :
- Technologiques : améliorer les performances, réduire les coûts, sécuriser les usages.
- Économiques : renforcer la compétitivité européenne, structurer des filières locales.
- Environnementaux : penser le cycle complet, du sourcing des matériaux au recyclage.
- Politiques : réduire la dépendance aux importations et bâtir une autonomie stratégique.
La Nouvelle-Aquitaine s’impose comme un territoire clé de cette dynamique. Laboratoires de pointe, startups innovantes, industriels installés et élus mobilisés : tout concourt à faire de la région un hub stratégique pour la filière batteries en France et en Europe.
Recherche, industrie et startups : un dialogue nécessaire
La recherche comme moteur
Les laboratoires régionaux se situent à la pointe des innovations. Les travaux sur le lithium-ion optimisé, le sodium-ion, le solide ou encore l’aluminium ouvrent de nouvelles perspectives. Ces recherches, menées par des équipes comme celles de l’ICMCB ou de l’IC2MP, montrent qu’aucune chimie n’est « miracle », mais que chacune apporte une réponse spécifique à des usages précis.
L’industrie en première ligne
Les industriels insistent sur un point clé : la priorité n’est pas de rêver à une rupture technologique soudaine, mais d’industrialiser rapidement les progrès existants. Les batteries lithium-ion, par exemple, progressent de manière incrémentale mais continue. Ce qui compte, c’est la capacité à les produire en volume, avec fiabilité et compétitivité, dans des gigafactories européennes capables de rivaliser avec l’Asie et les États-Unis.
Les startups comme éclaireurs
Les jeunes pousses de la filière batteries jouent un rôle essentiel en expérimentant des solutions concrètes :
- Seconde vie des batteries, avec des applications de stockage stationnaire qui prolongent leur durée d’utilisation.
- Démantèlement sécurisé, grâce à des technologies de robotique et de réalité augmentée.
- Recyclage en boucle fermée, avec des procédés réduisant drastiquement l’empreinte environnementale.
- Nouveaux matériaux d’électrodes, plus abondants et moins coûteux.
Elles démontrent que l’innovation n’est pas seulement dans les laboratoires, mais aussi dans l’ingéniosité entrepreneuriale.
Les usages et la mobilité au cœur des discussions
La mobilité est un champ d’application central de la filière batteries. Les échanges ont mis en évidence :
- La sobriété énergétique comme fil conducteur : concevoir des véhicules plus légers, réparables et adaptés aux usages réels.
- Le rétrofit comme levier puissant : électrifier l’existant plutôt que de produire toujours plus de neuf.
- Les freins encore présents : autonomie limitée dans certaines conditions, coûts élevés, adaptation complexe dans des secteurs comme le BTP ou l’agriculture.
- Les solutions d’avenir : des véhicules intermédiaires, entre vélo et voiture, qui repensent la mobilité urbaine, ou encore des modèles basés sur l’abonnement plutôt que sur la possession.
La mobilité électrique n’est donc pas une simple substitution technique, mais une transformation culturelle et économique profonde.
La force de l’écosystème Nouvelle-Aquitaine
La Nouvelle-Aquitaine est un territoire singulier :
- Des laboratoires de rang européen comme l’ICMCB, PPRIME ou IRCER.
- Des startups audacieuses : Midipile, LEPTY, ITEN, Gouach…
- Des industriels déjà en action : Blue Solutions, ACC, Arts Energy.
- Des élus mobilisés qui placent la filière batteries au cœur de la stratégie de transition et de réindustrialisation.
Cet écosystème riche crée un effet réseau décisif. Les passerelles entre recherche, industrie, politique et entrepreneuriat permettent à la région de se positionner comme un acteur clé de la souveraineté énergétique européenne.
Ce que nous retenons : 5 mots-clés pour la filière batteries
De cette journée, nous gardons cinq mots-clés comme boussole pour l’avenir de la filière batteries :
- Innovation : indispensable pour rester compétitif et répondre aux usages.
- Complémentarité : il n’y aura pas une technologie unique, mais un mix adapté.
- Autonomie : condition pour réduire la dépendance et sécuriser nos transitions.
- Compétitivité : passer de la recherche à l’usine pour tenir la cadence mondiale.
- Écosystème : relier les forces de la recherche, des startups, de l’industrie et des territoires.
Le rôle d’Aggelos : accompagner et animer
Notre mission a été d’accompagner l’organisation et la préparation de cette journée avec les intervenants, et d’en assurer l’animation.
Cela signifie :
- Construire la trame et les transitions.
- Préparer les prises de parole et les temps de questions.
- Donner du rythme et de la cohérence.
- Faciliter la compréhension de sujets complexes.
Un rôle de médiation et de valorisation, qui nous tient à cœur : permettre à des idées exigeantes d’être entendues, comprises et de devenir des leviers d’action collective.
Vers une filière batteries performante et désirable
Cette journée a confirmé que la filière batteries n’est pas une promesse lointaine : elle est déjà en construction, ici et maintenant.
- Il n’y aura pas de solution unique, mais un mix de technologies complémentaires.
- Il n’y aura pas de transformation sans accélérer le passage du laboratoire à l’usine.
- Il n’y aura pas de souveraineté sans coopérations fortes entre recherche, industrie, startups, territoires et institutions.
En Nouvelle-Aquitaine, les bases sont là : un écosystème solide, une vision partagée, et une énergie collective.
Chez Aggelos, nous croyons que ces récits sont essentiels. Raconter, relier, animer, mettre en lumière : autant de façons de contribuer, à notre place, à la construction d’une filière batteries performante, responsable et désirable.
