Le risque est un sujet majeur. Nous avons accompagné et animé une table ronde organisée par l’Association Française pour la Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques (AFPCNT) et le CESER Nouvelle-Aquitaine. Eloi Choplin, directeur associé de l’Ecosphère Aggelos a animé ces échanges qui se sont tenus dans l’hémicycle du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine le 8 octobre mais aussi à distance avec une belle audience intéressée par le risque. L’accent a été mis sur la culture du risque et la résilience face aux risques majeurs.
Changement climatique et résilience face aux risques majeurs en Nouvelle-Aquitaine
Cet événement consacré au risque, structuré dans le cadre de la Journée Nationale de la Résilience, a permis de faire émerger des constats significatifs concernant les lacunes actuelles dans la sensibilisation des organisations et des citoyens aux risques climatiques, naturels et technologiques, tout en ouvrant un dialogue essentiel sur les actions à mener pour renforcer la culture du risque en France.
Un enjeu essentiel : la culture du risque
La culture du risque, bien qu’au cœur de nombreuses stratégies territoriales, reste peu intégrée dans les mentalités des organisations et du grand public. Lors de la table ronde, plusieurs intervenants ont souligné l’importance de cette culture, qui repose sur des piliers tels que l’information, la sensibilisation et l’éducation. Ghislaine Verrhiest-Leblanc, Directrice de l’AFPCNT, a particulièrement insisté sur le rôle crucial des associations et des acteurs de terrain pour développer des outils pédagogiques adaptés et accessibles à tous, tels que les jeux éducatifs et les simulations de crise, comme le programme Prépa’Risk.
Ces actions permettent non seulement de sensibiliser les citoyens, mais aussi de développer des réflexes de prévention et de protection en cas de catastrophes naturelles ou technologiques.
Le risque très présent en Nouvelle-Aquitaine
La table ronde a aussi permis de rappeler que la Nouvelle-Aquitaine, en raison de sa géographie, est particulièrement exposée à divers risques : tempêtes, inondations, incendies forestiers ou encore érosion côtière. En 2022, les grands incendies ont mis à l’épreuve les capacités locales de gestion du risque, et l’échange avec Gabriella Carrère, représentante du CESER pour la filière sylviculture, a illustré comment le modèle unique de prévention en Nouvelle-Aquitaine, basé sur la collaboration entre propriétaires forestiers et organisations publiques, a montré sa résilience face à ces défis.
Le risque industriel pas minoré
Toutefois, comme l’a souligné Florian Gourdon, représentant du personnel de Yara France à Ambès, la vigilance reste de mise, notamment dans les secteurs industriels, où des risques comme celui de la pression dans l’industrie pétrochimique sont bien réels.
L’implication des collectivités locales : un levier indispensable
L’un des points forts de cette table ronde a été la reconnaissance du rôle des collectivités locales dans la gestion des risques. Yves Jean, le président du CESER Nouvelle-Aquitaine, a ouvert la discussion en rappelant que la région est en première ligne face aux risques climatiques, mais que les efforts des collectivités ne peuvent être efficaces que si un cadre institutionnel fort les accompagne. La coordination entre les niveaux national, régional et local est essentielle pour anticiper les risques et mettre en place des plans de prévention efficaces.
À ce titre, l’événement a également mis en lumière le programme de recherche France 2030, mené par Gilles Grandjean du BRGM, qui se concentre sur l’adaptation des territoires littoraux, un enjeu majeur pour la région.
Malgré ces efforts, les échanges ont mis en évidence que la sensibilisation des organisations et des citoyens aux risques reste largement insuffisante. Le rapport final de juin 2021 sur la culture du risque, présenté lors de l’événement, souligne notamment que l’une des principales barrières à une meilleure gestion des risques est l’absence de mutualisation des expériences et des initiatives, ainsi qu’une méconnaissance généralisée des risques locaux.
Le risque : une prise de conscience collective encore à construire
Les discussions de la table ronde ont révélé que les citoyens, bien qu’exposés à des risques majeurs, ne sont souvent pas suffisamment informés ni préparés à y faire face. L’enquête menée par l’AFPCNT en collaboration avec l’IFOP, qui a été présentée par Ghislaine Verrhiest-Leblanc, a montré que la majorité des Français ne savent pas comment réagir en cas de catastrophe, que ce soit dans leur propre environnement ou dans leurs lieux de travail..
Cette situation pose un véritable défi pour les acteurs de la prévention. Comme le mentionne le rapport sur la culture du risque, l’information, la formation et la participation des citoyens doivent être renforcées à tous les niveaux, avec une attention particulière pour les jeunes générations, qui doivent être sensibilisées dès l’école.
Le développement d’outils numériques et ludiques, comme des applications de simulation ou des plateformes d’information telles que Géorisques, font partie des recommandations principales pour atteindre cet objectif.
En matière de risque : vers une résilience renforcée
Cette table ronde a permis d’aborder les enjeux de la culture du risque sous différents angles, tout en démontrant l’urgence de renforcer la sensibilisation et l’implication des citoyens. Le besoin de mobiliser tous les acteurs – des associations aux collectivités locales, en passant par les citoyens eux-mêmes – est aujourd’hui plus pressant que jamais. La gestion des risques, qu’ils soient naturels ou technologiques, ne peut se faire sans une approche globale et participative.
À travers des initiatives comme celles de l’AFPCNT, soutenues par le CESER Nouvelle-Aquitaine, une dynamique positive se met en place, mais elle doit être amplifiée pour que la résilience ne soit plus seulement un objectif, mais une réalité pour tous.
- Cliquez pour aller plus loin avec le dossier de presse de l’AFPCNT : https://aggelos.fr/wp-content/uploads/2024/10/16.07-DOSSIER-DE-PRESSE.pdf