Les 20 et 21 septembre 2024 a eu lieu un événement de prospective au sein du club We Are rue du faubourg St Honoré à Paris. We (are) Demain en partenariat avec We Demain, a rassemblé penseurs, acteurs du changement et citoyens engagés pour imaginer ensemble les grandes lignes de notre avenir. Eloi Choplin était l’animateur de ces échanges et a orchestré ces deux journées intenses d’échanges et d’inspiration. Nous l’avons rencontré pour revenir sur les moments forts et la dynamique des discussions.
Du côté de l’Ecosphère Aggelos :
- préparation, coordination des échanges
- animation de l’ensemble des conversations et des temps de débats
- rôle de « monsieur loyal » de l’événement
« WE » sommes déjà demain
Eloi, quel était l’objectif de We (are) Demain selon toi ?
Eloi Choplin: l’idée était de sortir des discours traditionnels pour se plonger directement dans la réalité de demain. On ne parle pas d’un futur lointain, on parle du monde que nous construisons aujourd’hui, avec toutes ses nuances. Il fallait donc une approche participative, inclusive. We (are) Demain, c’est avant tout un espace où l’on peut réinventer notre rapport au futur, un futur qui ne se contente pas d’être une projection, mais une réalité tangible dès maintenant. C’était une constellation de futurs possibles, imaginaires, pragmatiques et tangibles.
C’était un tableau impressionniste du futur, riche en nuances et en complexité. Ce futur, souvent perçu à travers des récits dystopiques et parfois inquiétants, nous interpelle et nous fait questionner notre chemin. Dans un monde où l’utopie semble s’éloigner, nous sommes déjà dans ce futur incertain. Cet événement a été un voyage au cœur de ces défis et de ces espoirs. Et en réalité nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous sommes Demain.
Les moments « WE »
Quels ont été les moments qui t’ont particulièrement marqué pendant ces deux journées ?
Eloi Choplin: les moments marquants ont été nombreux, mais si je devais en choisir quelques-uns, je citerais d’abord la session sur « 100 raisons d’aimer le futur » avec Olivier Desbiey (AXA). Il a su insuffler une vision optimiste et réaliste, en mettant en lumière les innovations et les solutions déjà en marche pour améliorer notre quotidien.
Ensuite, l’intervention d’Isabelle Kocher de Leyritz, sur la transition énergétique, a captivé l’audience. Elle nous a transportés au cœur des défis que les entreprises doivent relever pour transformer leur modèle en un temps record. Ce qui m’a marqué, c’est son regard à la fois lucide et enthousiaste sur le rôle de l’entreprise comme acteur du changement durable. On sentait une vraie soif de comprendre comment conjuguer rentabilité et éthique.
Mais c’est impossible de résumer les temps forts à ces deux moments. Il y en a eu vraiment beaucoup dans la vingtaine de conversations et débats que j’ai eu la chance d’accompagner.
« WE » transformons notre alimentation
La discussion sur l’avenir de l’alimentation a également été un temps fort. Qu’en penses-tu ?
Eloi Choplin: absolument ! L’échange entre Audrey Bourolleau (Hectar) et Olivier Tomat (Génopole) était fascinant. Ils ont abordé des sujets cruciaux comme l’agriculture régénérative, les biotechnologies alimentaires et la nécessité de trouver un modèle économique durable. Audrey a notamment insisté sur l’autonomie des agriculteurs grâce à la diversification des revenus, tandis qu’Olivier a ouvert le débat sur la viande cellulaire et les biotechnologies, des sujets qui suscitent encore beaucoup de débats. Ce qui était frappant, c’était l’implication du public. Les questions fusent, les participants veulent comprendre comment ces innovations impacteront leur quotidien.
« WE » explorons ensemble
Comment as-tu perçu l’interaction avec le public tout au long de l’événement ?
Eloi Choplin: l’interaction avec le public était incroyable ! Chaque session se transformait en véritable forum. Les participants étaient invités à poser leurs questions, à challenger les intervenants, à exprimer leurs doutes. On l’a vu par exemple lors de l’intervention de Bertrand Piccard sur le futur de l’énergie. Il a partagé sa vision audacieuse avec Solar Impulse, mais c’était surtout les échanges avec la salle qui ont créé cette dynamique. On est loin du format classique de la conférence où tout est figé. Ici, chacun participe, chacun se sent acteur du changement.
Je repense aussi au débat avec Jean-François Weber de Green GT sur le rôle probablement à venir de l’hydrogène dans la mobilité de demain ou à cette discussion intense avec l’astrochimiste Caroline Freyssinet sur le rôle de l’imaginaire et la nécessité de revenir à la notion de rêve et de nouveau narratif pour envisager l’avenir avec des utopies et non plus des dystopies.
« WE » agissons pour demain
Selon toi, qu’est-ce que We (are) Demain a apporté de nouveau dans la manière d’aborder les défis du futur ?
Eloi Choplin: ce qui est vraiment nouveau, c’est ce mélange entre vision, action et interaction. We (are) Demain n’est pas seulement un lieu de réflexion, c’est un lieu d’action. Nous avons vu comment des acteurs comme Paul Duan (Bayes Impact) ou encore Rosalie Mann (No More Plastic) ont su transformer leurs idées en actions concrètes. On parle ici de projets qui touchent la santé, l’environnement, la technologie, mais surtout qui mettent l’humain au centre. Et ça, c’est essentiel : nous avons vu dans quasiment tous les échanges y compris ceux avec le général Pottier, le directeur de l’Ecole de Guerre ou celui avec l’ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine : nous devons construire un futur où l’humain et la planète ne sont pas mis de côté, mais intégrés dans chaque décision.
« WE » continuons le voyage
Pour conclure, quel est le message que tu retiens de ces deux journées ?
Eloi Choplin: Si je devais résumer We (are) Demain en un mot, je dirais « espoir ». L’espoir que le futur est entre nos mains, que nous pouvons agir dès aujourd’hui. Ce week-end, c’était un avant-goût de ce que nous sommes capables de faire si nous nous engageons collectivement. J’espère que chacun repart avec l’envie d’agir, de partager, de créer du changement autour de lui. Parce que, finalement, We (are) Demain, c’est ça : un appel à construire ensemble le monde de demain, dès aujourd’hui.
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